vendredi 29 août 2014

L'origine de "Berniste"

Mes très nombreux fans me demandent souvent d'où vient le pseudo "Berniste", souhaitant sans doute assouvir leur curiosité insatiable à propos de cette légende vivante que j'incarne.

Certains s'imaginent que ça pourrait être mon véritable prénom...et bien ils ont raison ! Je m'appelle bel et bien Berniste Nolan Hubert (vous pouvez vérifier dans l'Encyclopédie), et l'originalité de mon prénom tient dans le fait que je suis né dans un pays d'Afrique francophone, où les vieux prénoms français tah Rigobert ou Barnabé sont monnaie courante.

Les circonstances de la vie ont fait que j'ai grandi dans un petit village de campagne très pauvre, où les coutumes ancestrales et le mode de vie primitif primaient sur la modernité. J'y ai passé une enfance difficile, car en tant que seul blanc du village j'avais du mal à m'intégrer.

Quand nous ne chassions pas la gazelle ou autres animaux sauvages pour subvenir à nos besoins, nous autres enfants du village passions le plus clair de notre temps à jouer au football sur des terrains cahoteux. Malheureusement pour moi, les jeunes natifs me réservaient un traitement différent. Ils m'appelaient le "sorcier blanc" et me sommaient de faire les équipes et de proposer un schéma tactique pour vaincre l'équipe d'en face. Moi tout ce que je désirais c'était de jouer comme les autres, j'estimais que j'étais un joueur vif et technique qui avait le potentiel pour déstabiliser les défenses adverses. Mais non, je devais rester sur le banc à effectuer les changements, mettre la pression sur l'arbitre assistant et secrètement ronger mon frein, les jambes agitées par des fourmillement de frustration.

selon moi il y avait clairement hors-jeu


Condamné à ce rôle, je décidais de prendre sur moi et de m'y consacrer à plein temps: j'élaborait des stratégies dans ma hutte en dessinant des schémas dans la terre avec un bâton. Manquant de moyens, je devais faire preuve d'imagination pour proposer des entraînements intensifs qui amélioreraient les capacités de mes joueurs. J'étais réputé pour mes méthodes extrêmes, le journal local me surnommait "l'homme blanc possédé par le diable" car un jour, alors que notre équipe sortait d'une série de 3 défaites d'affilées, j'étais entré dans une colère noire et avait décapité mon entraîneur adjoint Barnabé le poulet puis bu une partie de son sang avant de le planter au milieu du terrain en guise d'asperseur automatique pour que la terre porteuse de défaite soit souillée de son hémoglobine purificatrice.

Un exemple d'exercice physique pour travailler l'endurance

Avant chaque match je joue du djembé pour encourager les troupes


 Bien que je réussisse petit à petit à me faire respecter grâce à mon charisme, le poste d'entraîneur dans ces villages reculés étaient sujets à de fortes pressions, notamment lors des derby avec le village voisin. Si nous perdions ce match je risquais de me retrouver quelques heures plus tard dans une marmite bouillante, sacrifié au rythme des musiques tribales. Mais je devais faire fi de cette épée de Damoclès suspendue au dessus de ma tête et me concentrer sur la rencontre. Jusque là j'avais réussi à gagner ces duels avec l'ennemi juré, mais ce jour-ci la tâche s'annonçait plus compliquée.

 En effet, mon meilleur attaquant venait de mourir du paludisme et de nombreux joueurs étaient affaiblis par diverses MST tandis que les 2 défenseurs de ma charnière centrale souffraient du choléra. Le staff médical et le chaman du village n'avaient rien pu faire, impossible de faire ressusciter notre attaquant. Cela nous handicapait fortement car son jeu en pivot permettait aux ailiers de repiquer dans l'axe pour frapper au but.

Je devais partir à la recherche d'un remplaçant de qualité à quelques heures du match. Je m'en allait panier sur la tête, arpentant les routes sinueuses, passant de villages en villages pour dénicher la perle rare. Alors que je commençais à désespérer, je tombais sur une bande de jeunes qui jouaient avec un crâne d'albinos. Le beau jeu n'étais pas au rendez-vous, jusqu'à ce que l'un d'eux déclenche une reprise de volée venue d'ailleurs qui alla se loger dans la lucarne des buts montés avec des ossements humains. Il répondait au nom de Souleymane Camara et je voyais en lui le futur de notre équipe. Je décidais de le kidnapper en vitesse pour arriver à l'heure du coup d'envoi.

Nous arrivâmes à temps pour la rencontre, et Souleymane n'eut pas besoin de forcer son talent pour nous permettre de la remporter, quelques grigris bien senties et 2-3 frappes de l'extérieur de la surface plus tard, le derby était à nous. J'envahissait le terrain à la fin du match en mettant mon doigt devant ma bouche comme pour dire "chut" en direction des têtes des précédents entraîneurs plantées dans des piquets qui ornaient le pourtour du terrain.

Plus tard, je me rendais chez l'Ancien du village pour lui confier mon mal-être. Il me dit que selon la prophétie, je devais me rendre en France pour devenir youtubeur et connaître la gloire. En fait j'ai pas compris ce qu'il a dit il faisait "nogologoniangologolo" mais bon j'en avais marre alors je me suis barré. Malheureusement je n'étais au bout de mes peines...  Quant à Souleymane Camara, il connu un destin incroyable et signa au MHSC pour me remercier alors qu'il aurait pu être champion du monde avec l'Espagne très facilement.